À Casablanca, un immense et ancien abattoir a été transformé en une usine culturelle. Un espace étonnant est devenu un creuset créatif pour la jeunesse résistante active dans le chaos urbain de Casablanca.
Dans les labyrinthes de Casablanca, les repères urbains sont essentiels pour s'orienter. L'ancien abattoir est l'un des points de repère les plus importants de la ville. Il s'élève dans le quartier mythologique de Hay Mohammadi, qui abrite de grands noms de l'art, de la culture et du sport marocain. L'ancien abattoir est le nom d'un arrêt de tramway situé à proximité : la station de l'ancien abattoir.
Histoire de l'espace : Les anciens abattoirs, première expression de la modernité à Casablanca.
Un point de repère dans le patrimoine architectural marocain.
Les anciens abattoirs représentent un moment important de l'histoire de Casablanca. Dans les années vingt, pendant le Protectorat français, le nord-est de la ville devient une importante zone industrielle, une base pour les installations de production et les unités industrielles.
Une masse de travailleurs venant des zones rurales s'y installent. Cet exode rural a provoqué une croissance urbaine incontrôlée avec des implantations informelles et les premiers bidonvilles de l'histoire du pays.
L'abattoir a été conçu par l'architecte Georges-Ernest Desmarest et construit en 1922. Le style architectural des bâtiments est néo-mauresque avec des touches d'avant-garde : le style Art Déco qui n'existait pas encore en 1925.
Le terrain vague qui l'entoure est aride et anonyme. Le soleil est fort, la lumière est aveuglante.
L'endroit est entouré de petits immeubles, de maisons populaires et de restaurants de grillades ; à proximité se trouvent des usines et des espaces industriels. Le bâtiment est assez grand mais reste caché derrière quelques arbres, ne révélant aucun indice sur ce qui se passe à l'intérieur.
L'abattoir, un espace de contre-culture
Tous les visiteurs.ses ont été stupéfaits par l'échelle monumentale de son architecture remarquable. Les abattoirs consistent en une série de bâtiments, de cours et d'allées s'étendant sur 5 hectares.
L’authenticité de ces immenses espaces imprégnés de souvenirs, avec les écuries laissées intactes, impressionne tous les visiteurs.ses. L'art et la culture cohabitent avec le matériel de boucherie et d'abattage.
En déambulant dans les bâtiments, des graffitis aux couleurs criardes aiguillonnent vos sens. Leur expression cinglante, vive et étouffante qui fait percevoir les cris d'une jeunesse rebelle, avide de liberté et d'énergie. Ils prolifèrent sur les carreaux, les sols, les équipements d'abattage, débordant effrontément des murs fissurés.